Éducation : le lien entre transitions numérique et écologique
Face aux transitions écologique et numérique, souvent perçues comme opposées, l’éducation peut jouer un rôle clé pour les aligner. Stefania Giannini, Sous-Directrice générale pour l’éducation de l’UNESCO, détaille dans son document « Bridging the digital and green transitions » quatre axes majeurs :
- Approfondir la compréhension du climat grâce aux technologies numériques via des outils interactifs et multimédias qui sensibilisent au développement durable.
- Renforcer l’apprentissage expérientiel, en proposant des expériences pratiques qui favorisent l’adoption de comportements respectueux de l’environnement.
- Stimuler la recherche et l’innovation dans les énergies vertes grâce à l’IA, améliorant les énergies renouvelables, l’agriculture durable ou la gestion des déchets.
- Former des citoyens compétents en numérique et engagés pour l’environnement, mêlant éthique, créativité et intelligence émotionnelle.
L’éducation peut ainsi préparer une génération capable de répondre aux défis environnementaux et numériques, tout en œuvrant pour un avenir durable.
DataGreen primée pour ses data centers écologiques au CES 2025
DataGreen, startup basée à Nice, a été récompensée par le CES Innovation Awards 2025 dans la catégorie « Sustainability & Energy/Power ». Spécialisée dans les data centers écologiques, elle a développé la technologie INTERNOCOOL, qui élimine le recours à la climatisation grâce à un refroidissement direct innovant. Cette solution, associée à des outils avancés d’intelligence artificielle, permet de réduire les émissions de CO2 de 82 %, de récupérer 98 % de la chaleur résiduelle et d’économiser jusqu’à 75 % d’énergie.
Soutenue par la Région Sud, la Métropole Nice Côte d’Azur et RisingSUD, DataGreen s’appuie sur une R&D 100 % française pour concevoir des infrastructures utilisant 70 % de matériaux recyclables, tout en garantissant une souveraineté totale des données. Cette reconnaissance au CES marque une étape clé dans son développement international, avec une ambition de transformer les standards des data centers.
En participant au CES 2025 à Las Vegas, DataGreen représente fièrement la French Tech, mettant en avant une approche combinant innovation, durabilité et efficacité énergétique. Le jury du CES a salué sa capacité à répondre aux défis écologiques et numériques grâce à des solutions modulaires et décentralisées, réduisant jusqu’à 90 % l’espace nécessaire aux data centers.
Microsoft révolutionne les datacenters avec le bois lamellé-croisé
Microsoft introduit une innovation écologique majeure : des datacenters construits en bois lamellé-croisé (CLT). Ce matériau réduit de 35 % les émissions de carbone par rapport à l’acier et de 65 % comparé au béton, tout en séquestrant le CO2 pendant 60 à 70 ans. Conjuguant rapidité de construction et faible impact environnemental, ces structures réinventent l’architecture numérique.
Outre son faible bilan carbone, le CLT assure une résistance au feu comparable, voire supérieure, aux matériaux classiques, répondant ainsi aux impératifs de sécurité des infrastructures. Brad Smith, président de Microsoft, souligne que cette démarche s’intègre dans une stratégie globale de développement durable, visant à utiliser 100 % d’électricité décarbonée d’ici 2030.
Cette innovation pourrait transformer l’industrie des datacenters, montrant comment technologie et responsabilité environnementale peuvent converger. Cependant, des défis subsistent : durabilité des structures, coûts de maintenance, et impact sur la gestion forestière. En plaçant l’écologie au cœur de son architecture numérique, Microsoft pave la voie à des infrastructures respectueuses de la planète et incite le secteur à adopter des pratiques plus durables.
Le Fonds chaleur épargné : un soutien renouvelé pour la transition énergétique
Bonne nouvelle pour la transition énergétique : le Fonds chaleur sera maintenu à 800 millions d’euros en 2025, évitant les coupes budgétaires initialement redoutées. Ce dispositif, essentiel pour développer les réseaux de chaleur renouvelable, a été qualifié d’ »excellente nouvelle » par Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique. Elle a souligné son efficacité, permettant de réduire les émissions de CO2 pour 37€ investis par l’État et de sécuriser le pouvoir d’achat grâce à une moindre dépendance aux énergies fossiles importées.
L’Ademe, également enthousiaste, rappelle que le Fonds chaleur a engendré 14 milliards d’investissements et amélioré la balance commerciale de la France de 2 à 4 milliards d’euros en évitant l’importation de gaz. Le budget 2025 introduira aussi un « fonds de décarbonation » pour les entreprises, doté de 1,6 milliard d’euros, complétant le programme France 2030. Une mesure stratégique pour accélérer la transition écologique tout en assurant la compétitivité économique.
Les déchets électroniques : un enjeu environnemental majeur de l'IA
L’intelligence artificielle, en pleine expansion, notamment avec la GenAI, engendre une empreinte environnementale croissante. Outre la consommation massive d’électricité et d’eau des datacenters, une étude de l’Académie chinoise des sciences de Xiamen met en lumière un autre problème : les déchets électroniques. D’ici 2030, ceux générés par l’IA pourraient passer de 2 550 tonnes en 2023 à 2,5 millions de tonnes, selon un scénario de forte adoption des technologies d’IA.
Les chercheurs proposent des mesures pour éviter cette catastrophe : prolonger d’au moins un an la durée de vie des serveurs avant leur remplacement réduirait les déchets de 62 %. La réutilisation des composants, comme les processeurs ou mémoires, limiterait ces volumes de 42 %. Enfin, des algorithmes mieux optimisés et des puces plus efficaces offriraient respectivement des économies de 50 % et 16 %.
Les experts appellent à une économie circulaire dans l’IT pour réutiliser plutôt que recycler. Ils rappellent aussi l’impact global des déchets électroniques, estimés à 43 millions de tonnes d’ici 2030, dont ceux liés à l’IA représenteraient entre 3 % et 12 % selon les scénarios. Une sensibilisation accrue est nécessaire pour freiner ces dérives.
Blocage des prix de l'énergie : un projet de loi débattu à l'Assemblée
Le projet de loi porté par Alma Dufour, députée de Seine-Maritime, visant à encadrer les prix de l’énergie, sera débattu à l’Assemblée nationale le 28 novembre 2024. Ce texte, adopté par la commission des finances, répond à un contexte marqué par une hausse de 45 % de l’électricité en trois ans et un gaz toujours coûteux.
La proposition consiste à plafonner temporairement les prix de l’essence et à ramener les prix de l’électricité à 141 €/MWh, correspondant à son coût de production majoré de taxes, contre 251 €/MWh aujourd’hui. Pour Alma Dufour, ces mesures sont nécessaires pour protéger les Français de l’inflation énergétique et affirmer une souveraineté nationale sur les tarifs, quitte à contourner les règles européennes.
Malgré le soutien du NFP et du Rassemblement national, le texte devra affronter un Sénat plus libéral, où son adoption semble incertaine. Si approuvé, les premiers effets pourraient être visibles dès février 2025. Alma Dufour appelle les parlementaires à surmonter les divisions politiques pour faire face à l’urgence économique et sociale.