L'ONU avertit des conséquences écologiques de l'économie numérique
La transformation numérique mondiale, accélérée par l’IA, pose de sérieux défis environnementaux, touchant particulièrement les pays en développement selon la Cnuced. Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, alerte sur les risques d’une numérisation non régulée.
Les centres de données sont gourmands en électricité et en eau, tout comme l’extraction des matières premières pour les appareils numériques, tandis que Google et Microsoft ont vu leurs émissions de gaz à effet de serre grimper de 48 % et 29 % depuis 2020 malgré leurs efforts pour la neutralité carbone.
La consommation électrique des centres de données pourrait doubler d’ici 2026, et l’extraction de minéraux pour les composants électroniques devrait augmenter de 500 % d’ici 2050. Le minage de Bitcoin consomme plus d’énergie que des pays comme la Belgique, augmentant de 34 % entre 2015 et 2023.
Shamika Sirimanne de la Cnuced appelle à une utilisation responsable de l’IA. Des politiques solides sont nécessaires pour assurer une croissance numérique durable et équitable, limitant les impacts environnementaux tout en encourageant l’innovation.
Le nucléaire, une solution énergétique pour l'IA
Les géants de l’IA, comme AWS, Microsoft et Google, s’intéressent aux centrales nucléaires pour répondre à leurs besoins énergétiques croissants. Un tiers des producteurs d’électricité nucléaires américains discutent avec des entreprises IT pour alimenter leurs Datacenters. Amazon, par exemple, a acheté un Datacenter à Talen Energy en Pennsylvanie et prévoit d’y construire 15 autres.
L’orientation vers le nucléaire vise également à réduire l’empreinte carbone, avec Amazon visant des émissions nettes nulles d’ici 2040. Microsoft et Google partagent cet objectif malgré une hausse de leurs émissions en 2023. Pour limiter la demande énergétique, les fournisseurs IT devront adopter des modèles plus petits et spécifiques aux secteurs d’activité, car la croissance des modèles LLM n’est pas durable.
Projets clés de l'industrie verte : quatre iniatives majeures pour la France
Plusieurs projets industriels liés à la transition écologique et à la souveraineté nationale ont été désignés comme « projets d’intérêt national majeur » (PINM) par décrets. Ce statut permet des procédures accélérées pour leur implantation. Les projets concernés incluent une usine de production de panneaux solaires de la société Carbon à Fos-sur-Mer, une usine de recyclage des plastiques d’Eastman à Saint-Jean-de-Folleville, une usine de production de minerai de fer réduit et d’hydrogène de Gravithy à Fos-sur-Mer, et un site d’extraction de lithium d’Imérys à Echassières.
Introduit par la loi sur l’industrie verte de 2023, le statut de PINM facilite l’implantation de projets stratégiques pour la transition écologique ou la souveraineté nationale. Il accélère les procédures administratives, permet la délivrance directe des permis de construire par le préfet, et simplifie le raccordement au réseau d’électricité.
Ces projets visent à réduire la dépendance aux importations et à soutenir la transition écologique. Par exemple, le projet de mine de lithium d’Imérys, prévu pour 2028, vise à produire le lithium nécessaire pour les batteries de plus de 700 000 véhicules électriques par an. Actuellement, la majorité du lithium mondial provient d’Australie, du Chili et de Chine. De même, l’usine de panneaux photovoltaïques de Carbon ambitionne de réduire la dépendance européenne aux panneaux solaires chinois, avec une production prévue de cinq gigawatts d’ici 2027.
Comment Schneider Electric allie efficacité et durabilité
Schneider Electric s’engage à optimiser l’efficacité et la durabilité des Datacenters face à la croissance exponentielle de l’intelligence artificielle (IA). Avec la demande énergétique des Datacenters prévue pour passer de 4,3 GW à 18 GW d’ici 2028, Schneider Electric se positionne en leader en proposant des solutions innovantes pour relever ces défis énergétiques.
L’entreprise mise sur le refroidissement liquide pour remplacer le refroidissement par air traditionnel, réduisant ainsi la consommation énergétique tout en augmentant la fiabilité des serveurs et en diminuant les coûts. Cette approche offre de nombreux avantages, notamment une meilleure efficacité énergétique, un encombrement réduit et un bruit plus faible.
En parallèle, Schneider Electric participe activement au Masons Climate Accord, visant à réduire les émissions de carbone dans les infrastructures numériques et à établir des normes mondiales de comptabilisation du carbone. Cet engagement renforce la position de l’entreprise en tant que pionnier dans le secteur des Datacenters, alliant innovation technologique et développement durable.
Schneider Electric démontre ainsi comment il est possible de répondre aux exigences croissantes de l’IA tout en adoptant des pratiques durables, consolidant son rôle de leader dans la gestion de l’efficacité énergétique des Datacenters.
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COP29 : Les pays producteurs de pétrole appelés à financer la transition climatique
L’Azerbaïdjan, présidant la COP29 en novembre, a appelé les producteurs d’énergies fossiles à financer un nouveau fonds destiné à la transition énergétique et à l’adaptation au changement climatique. Ce « Climate Finance Action Fund » vise à recueillir un milliard de dollars grâce aux contributions volontaires des pays et entreprises extractrices de pétrole, de gaz et de charbon. L’objectif est de financer des projets d’énergies renouvelables, d’industrie verte, de décarbonisation de l’agriculture, ainsi que de répondre aux catastrophes climatiques via des prêts concessionnels ou des subventions.
Cette initiative, annoncée lors d’une conférence de presse, ambitionne de rendre réalité le principe « pollueur-payeur ». Mukhtar Babayev, ministre azerbaïdjanais de l’Écologie et des Ressources naturelles, dirigera la COP29. Le fonds sera basé à Bakou, avec une gestion incluant des représentants des contributeurs sous le contrôle d’un comité d’audit indépendant. Cette approche cherche à établir des normes mondiales de comptabilisation du carbone dans les infrastructures numériques.
Près de 200 pays espèrent s’accorder sur le montant que les pays riches devront verser aux pays en développement après 2025 pour lutter contre le changement climatique. La COP29 sera un moment crucial pour définir ces contributions financières, alors que les besoins sont évalués à 2.400 milliards de dollars par an d’ici 2030 pour les pays en développement.
Chine : Modernisation Industrielle et Réformes Économiques
La Chine s’engage à moderniser son industrie et à mettre en œuvre une série de réformes économiques et sociales. Les dirigeants chinois ont annoncé des plans pour accroître la demande intérieure, limiter les risques liés à la dette et au secteur immobilier, et effectuer des réformes financières et fiscales. Pékin souhaite également améliorer la sécurité sociale, les soins de santé et les systèmes de distribution des revenus, ainsi qu’introduire des réformes foncières.
Le rapport de la réunion indique que la Chine renforcera le rôle des mécanismes de marché dans l’économie pour créer un environnement plus équitable et dynamique. La formulation précédente dans les documents officiels mentionnait que les marchés joueraient un rôle décisif dans l’économie.
Les restrictions sur le marché seront levées tout en assurant une réglementation efficace pour maintenir l’ordre et remédier aux défaillances du marché. Les tâches devraient être achevées d’ici 2029.
Un document contenant des plans politiques plus détaillés devrait être publié prochainement, après la réunion à huis clos des membres du comité central du Parti communiste, dirigée par le président Xi Jinping. Cet événement historique se déroule à un moment où de nombreux Chinois rencontrent des difficultés financières et où les politiques industrielles du pays font face à une opposition accrue à l’étranger.
Industrie Verte : Mesures Concrètes pour Accélérer l'Implantation de Sites Industriels
La loi industrie verte, promulguée en octobre 2023, vise à accélérer la réindustrialisation de la France tout en respectant l’environnement. Deux décrets récents ont pour objectif d’accélérer les procédures d’implantation industrielle.
Le décret n° 2024-704 du 5 juillet 2024 permet d’accélérer certaines procédures d’urbanisme et environnementales pour des projets industriels stratégiques dans huit secteurs clés de la technologie durable. Il inclut des technologies de décarbonation du bâtiment, des mobilités, de l’industrie, de l’agriculture, de la production d’énergie bas-carbone, de produits biosourcés, de production et transformation des matières premières, et de recyclage des déchets.
Le décret n° 2024-742 du 6 juillet 2024 réduit les délais d’implantation industrielle et favorise la libération de fonciers industriels. Il accélère l’examen des demandes d’autorisation environnementale et améliore la gestion des cessations d’activité, facilitant la libération et la réhabilitation des fonciers industriels.
Ces mesures visent à faire de la France un leader de l’industrie verte en Europe.
France : destination phare pour les investissements en Datacenters
Quatre milliards d’euros par Microsoft, 1,2 milliard par Amazon annoncés en mai… La France cumule les investissements dans les Datacenters, au cœur de l’économie numérique, sans opposition notable.
À La Courneuve, trône le Paris Digital Park, l’un des 70 Datacenters autour de Paris, représentant presque un tiers des 250 en France. « La région parisienne est le quatrième hub mondial d’échanges de contenu », explique Fabrice Coquio de Digital Realty France. L’industrie des Datacenters à Paris pèse 1,2 milliard d’euros. Le boom de l’IA, nécessitant d’immenses capacités de calcul, devrait alimenter une « deuxième vague » de développement des Datacenters.
En 2030, la capacité des Datacenters français devrait doubler, avec 30 à 40% dédiés à l’IA, selon France Datacenter. Cette expansion accroîtra la consommation d’électricité et accaparera des terrains. « On va quasiment doubler la consommation électrique des Datacenters en France dans les quatre ans », estime Coquio.
Contrairement à d’autres pays, les oppositions locales en France sont sporadiques. En 2021, AWS a dû renoncer à un projet à Brétigny-sur-Orge en raison de l’opposition locale. Cependant, « les manifestations sont ponctuelles et isolées », confirme Clément Marquet des Mines. L’engagement de la France envers une énergie décarbonée, notamment grâce au nucléaire, rend l’investissement plus attractif pour les géants du numérique.
La loi française oblige souvent les entreprises à construire sur des espaces industriels existants, mais cet équilibre pourrait changer. Avant les élections législatives de juin, le gouvernement travaillait sur un projet de loi pour accorder aux Datacenters le statut de « projet d’intérêt national majeur », facilitant leur implantation. Clément Marquet appelle à plus d’efforts de planification pour prendre en compte les conséquences écologiques de la croissance numérique.
Un label pour accélérer la transition écologique des territoires
Le label « Fonds vert territoire d’industrie en transition écologique », lancé par l’État en partenariat avec le conseil régional de Guadeloupe, vise à contribuer à la transition écologique des territoires. Plusieurs EPCI, dont CAP Excellence, les communautés de communes de Marie-Galante, du Nord Grande-Terre, du Grand Sud Caraïbes et du Nord Basse-Terre, participent au projet. Ces territoires s’engagent dans des enjeux de décarbonation et de sobriété foncière.
Le label, décliné en Guadeloupe, a pour objectif de réindustrialiser les territoires avec des technologies vertueuses. Un dispositif financier accompagne les entreprises pour soutenir des projets d’investissements industriels ambitieux, favorisant l’émergence et le renforcement de chaînes de valeur industrielles clés pour la transition écologique. Ce soutien vise à promouvoir l’économie circulaire, le recyclage et la souveraineté alimentaire, en produisant des biens et services nécessaires pour transformer et décarboner l’économie, préserver l’environnement et mieux gérer les ressources.
Destiné principalement aux porteurs de projets, ce label s’adresse aussi aux associations et aux établissements de formation. Les détails et modalités sont disponibles sur le site aides-territoires.beta.gouv.fr. Ce projet incarne un effort concerté pour accélérer la transition écologique et soutenir le développement durable en Guadeloupe, intégrant des pratiques industrielles plus respectueuses de l’environnement.